La différenciation dans la pédagogie de groupes (par la situation interactive) Ce qui est intéressant pour un instituteur et que l’on va r...
La différenciation dans la pédagogie de groupes (par la situation interactive)
Ce qui est intéressant pour un instituteur et que l’on va retenir c’est la situation interactive qui, précisément, est facilitée par le fonctionnement en petits groupes. Mais avant de mettre en place une pédagogie des groupes, on doit préalablement se fixer sur les objectifs que l’on veut atteindre, sur le
principe de fonctionnement, la situation d’apprentissage à mettre en place (individuelle, interactive,
Les objectifs du travail de groupes
On trouve un cadre intéressant de réflexion dans l’article que Philippe Meirieu, cité par André Rouillé,
consacré à la pédagogie différenciée dans un numéro spécial des Cahiers pédagogiques.
Selon cet auteur, on peut distinguer quatre objectifs différents correspondant à quatre types de
groupes :
- Les groupes à dominante « socio-affective »
L’organisation de ce type de groupes vise l’intégration de certains élèves (timides, isolés, exclus) dans
les groupes. Même si cet objectif, une fois atteint, est de nature à favoriser les apprentissages, on ne
s’y attardera pas, étant donné que notre système scolaire, n’y attache que peu d’importance.
- Les groupes à dominante « entraide »
L’accent est mis sur le fait qu’un élève plus avancé ou plus à l’aise aide celui qui éprouve des
difficultés ou qui travaille moins vite. C’est ce qu’on appelle « la pratique du monitorat ». Ce genre de
groupes est doublement intéressant : il favorise les apprentissages et développe le sens de la
serviabilité.
- Les groupes à dominante « productive »
L’accent est mis sur la qualité de la production que plusieurs élèves doivent réaliser en commun. De
tels groupes sont peu connus dans nos classes du fait qu’ils sont orientés moins vers l’acquisition des
connaissances que vers des productions de qualité mettant en oeuvre des compétences déjà maîtrisées
et que l’on ne fait que renforcer.
- Les groupes à dominante « apprentissage »
Ce genre de groupe est organisé parce qu’on pense que cette situation favorise, plus que les autres, les
apprentissages. On se persuade que cette organisation permet à l’instituteur d’effectuer un suivi
attentif de quelques élèves se trouvant dans la nécessité et qu’elle stimule leur intelligence/ il serait
bon que les instituteurs se concentrent sur ce type de groupes et voient comment ils pourraient les
exploiter dans l’exercice de leur métier.
Comment les groupes fonctionnent ?
- La classe peut être organisée en petits groupes où ils sont mobilisés sur des tâches spécifiques qui
doivent les aider à surmonter leurs difficultés.
Ex. : Les élèves (3 à 4 par groupe) qui ont un problème avec l’accord des verbes conjugués avec
« être » travaillent ensemble sur des exercices destinés à vaincre cette difficulté. Dans le souci de
s’occuper de chaque élève en particulier, les 3 à 4 élèves identifiés pourtant comme faisant partie d’un
seul groupe, peuvent travailler chacun à part. C’est un groupe « segmentaire » qui permet à
l’instituteur de suivre chaque élément du « groupe » et d’offrir son aide jusqu’à la réalisation de la
compétence souhaitée.
- Le même groupe peut fonctionner autrement : il peut unir ses efforts et mobiliser la diversité de ses
compétences pour réaliser une tâche commune.
Ex. : Il peut s’agir, de rédiger un rapport après une enquête sur l’élevage ou alors, tout simplement, de
chercher ensemble des réponses à un questionnaire sur la compréhension d’un texte lu.
- On peut également imaginer mettre les groupes face à face et provoquer la confrontation des points
de vue des élèves autour d’un sujet (débat), ce qui leur permet de développer l’apprentissage de
certaines valeurs sociales. Dans la mesure du possible, les instituteurs sont interpellés pour voir comment introduire ces trois
modes d’apprentissage dans leurs pratiques de classe.
Les avantages du travail de groupes
Le travail de groupes contribue à développer certaines attitudes comme :
- L’écoute de l’autre
- La tolérance
- L’esprit d’entraide
- L’incitation à prendre la parole pour extérioriser sa pensée
- L’affirmation de soi, etc.
Les critères de répartition des élèves
- Le critère d’homogénéité
C’est le critère qui est appliqué dans l’organisation des groupes de besoins. Les élèves qui ont les
mêmes besoins se mettent ensemble et travaillent. L’instituteur suit, aide et s’assure que le groupe
concerné et chacun des membres en particulier parvient à vaincre sa difficulté. Le tableau ci-après
laisse voir le type de difficultés que l’on peut rencontrer et la façon d’y remédier en groupes.