Pourquoi Structuro-Globale, Audio-Visuelle ? Structuro Parce que basées sur une description structuraliste de la langue : la langue est é...
Pourquoi Structuro-Globale, Audio-Visuelle ?
StructuroParce que basées sur une description structuraliste de la langue : la langue est étudiée sous forme de structures dont les éléments sont interchangeables et s'influencent réciproquement.
Par exemple si je substitue « je » par « nous » dans la phrase « je parle français », le mot « parle » devra être transformé en « parlons ».
Si je substitue « je » par « les enfants de mon frère » j'obtiendrai « Les enfants de mon frère parlent français » le mot « parlent » sera différent à l'écrit du mot « parle » mais identique car prononcé de la même façon à l'oral.
Tout ceci nous paraît banal aujourd'hui, mais à l'époque où est né le structuralisme, il s'agissait d'une véritable révolution car la langue était décrite de façon très normative à travers des grammaires (Grévisse par exemple) appuyées sur des citations d'auteur quelquefois très anciens.
Les éléments de la langue y étaient décrits par catégories (le verbe, l'adjectif, les pronoms, etc.) sans interaction entre elles, et la philologie régnait en maître sur la discipline en donnant la priorité à l'histoire de la langue : du latin en passant par le bas latin, le français du moyen-âge pour aboutir au français contemporain, en oubliant que si l'on apprend une langue, c'est pour pratiquer celle qui est parlée par des locuteurs natifs.
Globale
Parce que visant l'ensemble de la langue orale et écrite.
Audio
Parce que basée sur l'écoute, non pas du professeur comme dans la méthode directe, mais d'enregistrements de dialogues avec des voix différentes (hommes, femmes, enfants) et diffusés sur d'antiques magnétophones à bande.
Visuelle
Parce que basée sur des images. Le livre de l'élève de Voix et Images de France était en fait un livre d'images, sans texte, projetées sur un écran grâce à un projecteur de films fixes.
Le "labo" de langues
L'utilisation des premiers laboratoires de langue avait pour but de renforcer la pratique des structures de la langue par les élèves grâce à des batteries d'exercices structuraux où ceux-ci entendaient un modèle qu'ils devaient transformer d'une certaine façon.
La méthodologie SGAV s'appuye parallèlement sur une théorie de l'apprentissage qui, pour résumer, vise l'acquisition de « réflexes » permettant à l'apprenant de produire le bon énoncé grâce aux structures et mécanismes acquis en classe.
Cette conception de l'apprentissage n'est pas sans rappeler les travaux de Pavlov définis ainsi par l'encyclopédie en ligne Wikipedia :
"Le réflexe de Pavlov est un réflexe conditionnel mis en évidence par Ivan Petrovitch Pavlov qui lui a donné son nom. On dit souvent conditionnement pavlovien.
À partir de 1889 le physiologiste montra que si l'on accoutumait un chien à accompagner sa nourriture d'un stimulus sonore (le son d'une cloche), le son de cette cloche pouvait à la longue déclencher la salivation de l'animal sans être accompagné de cette nourriture.
En fait, il est démontré que la sécrétion de la salive peut être provoquée à la fois par un contact direct avec la nourriture et / ou par un stimulus raccordé à celle-ci tel un son de cloche par exemple.
Pavlov a fait considérablement avancer les recherches sur les réflexes conditionnels. Ces réflexes peuvent s'apparenter à une réaction involontaire, non innée, provoquée par un stimulus extérieur. Pavlov a développé la théorie selon laquelle les réactions acquises par apprentissage et habitude deviennent des réflexes lorsque le cerveau fait les liens entre le stimulus et l'action qui suit.
D'après Pavlov, il y a deux types de réflexes, les réflexes innés, déjà présents à la naissance, et les réflexes conditionnels, ceux que l'on acquiert avec l'apprentissage. C'est sur cela qu'il se base pour faire avancer sa théorie et donner corps à cette idée. Il se lance donc dans des études sur le conditionnement des réflexes. Pour appuyer ce qu'il avançait, Ivan Pavlov expérimenta sa théorie sur un chien."
La méthode audio-orale(plutôt américaine) et sa branche européenne (méthodes SGAV) sont en partie basées sur les travaux de Skinner qui a tenté d'appliquer à l'apprentissage humain (dont celui des langues) une théorie du comportement (behaviorisme) où le succès de l'apprentissage dépend de conditionnement à base de stimuli et de réponses qui, lorsqu'elles sont positives aboutissent à la création de réflexes.
Principales critiques
Les critiques qui ont été formulées à l'époque par rapport aux méthodes SGAV étaient nombreuses et ont permis l'émergence de l'approche communicative au milieu des années 70
La méthodologie SGAV était très directive et très contraignante. Pour utiliser la méthode Voix et Images de France, il était nécessaire de suivre une formation et, pour obtenir un certificat attestant que vous étiez apte à utiliser cette méthode, mener une classe prouvant que vous pouviez le faire.
- L'apprentissage était découpé en phases appelées « les phases de la classe de langue »
- La grammaire est implicite. Un bon professeur utilisant une méthode SGAV, ne doit jamais parler de grammaire.
- Grammaire et lexique sont basés sur une enquête, le FF1 ou Français fondamental 1er degré et le FF2 (Français fondamental 2ème degré) qui recense les structures et le lexique les plus fréquents dans des situations courantes de communication. La langue est standard et les expressions familières en sont bannies.
- La progression était très lente (une seule difficulté à la fois allant du plus facile au plus difficile). Il fallait par exemple attendre plus de 150 heures pour découvrir le premier passé composé.
- Les dialogues étaient très artificiels, conçus pour présenter des structures et du lexique.
- L'écrit n'apparaissait que très tard et se limitait à un apprentissage de la graphie des sons.
- Pas d'apprentissage de la compréhension écrite.
- Aucun document authentique présenté dans la classe.
- Les notions de savoir faire étaient inconnues.
La méthode VIF a laissé la place à De vive Voix (DVV) en 1972 qui avec une progression proche de celle de VIF organisait les contenus en situations, avec 2 personnages principaux, Pierre et Mireille.